mardi 18 septembre 2007

Les joies de l'adolescence!

Petit texte tout joyeux qui s'est échappé de mon cerveau quand j'étais adolescente. Je crois que je désespérait de ne jamais connaître l'amour et j'étais fondamentalement convaincue que personne, nul part, ne tomberait amoureux d'un laideron comme moi! Bien évidemment, cette époque est révolue, mais ça fesse de voir à quel point l'adolescence peut être une sacré période. Mes parents devaient vraiment capoter de me voir toujours tripper comme ça pour la mort.
Dans la déchéance d'une nuit profonde, tel un nomade troublé à la recherche d'aventures introuvables, je m'arrache le coeur de la poitrine pour en tâter la douleur et je l'exhibe en guise de trophée devant tous ceux qui n'ont pas su en voir la vraie valeur, non pas qu'il vaille de l'or, mais au moins un peu d'amour. Il s'assèche entre mes mains craquelées de n'avoir jamais su toucher. Je cour, je m'enfuie, l'organe pendu autour du coup et je cris. Personne ne tend ni l'oreille, ni la main. Le néant de la paix s'approche et je sens déjà la brûlure du souffle glacé de son passage. Où êtes-vous, vous tous qui décidez pour moi? Le côté perdu de mon âme, celui qui se meurt, celui qui se lasse d'espérances vaines, celui que je m'acharnais à ignorer jusqu'à aujourd'hui, ce côté-là me fait mal. Depuis des lunes, que dis-je, depuis des siècles qui me semblent aussi longs qu'une vie sans rêve, j'erre à la recherche de moi-même. Quelques fois, je le sens qui approche mais il prend aussitôt la fuite en m'apercevant les bras tendus. Pourquoi me craindre autant? Je ne suis que lui, que moi. Les yeux de la solitude, si apaisants par moments, me fixent aujourd'hui. En leurs centres, des lames effilées laissent couler de leurs corps brillants des larmes de sang. Elles tombent sur mon crâne incessamment, toujours au même endroit. Le trou s'agrandit à leur contact. Bientôt je ne serai plus qu'un immense précipice et pour me retenir de ne pas sombrer, la ficelle qui retient l'écume qu'est devenu mon coeur saura peut-être me retenir. En attendant, je tâcherai de ne pas m'étrangler avec.

2 commentaires:

Luc Pelletier a dit...

Wow, ça ressemble à quelque chose que j'aurais écrit à la fin de mon adolescence/début d'âge adulte...

L'émotion à l'état brut, sans fioriture. Toujours plaisant à lire! :O)

Chantale a dit...

C'est beau, ce texte... J'aimerais pouvoir dire que cette époque est révolue pour moi aussi... Mais je me sens encore exactement comme ça aujourd'hui...