mardi 18 septembre 2007

Comment avoir l'air tarte...

Il y a quelques années, une personne que je connais s'est procuré un appareil photo Polaroïd. Elle s'est donc rendue dans un centre de photographie pour acheter des films. Au vendeur qui lui apprend que le film en question coûte une vingtaine de dollars, elle demande:
Le développement est compris à ce prix-là ou est-ce que je dois débourser encore?
ce à quoi le monsieur répond:
-C'est un Polaroïd, mademoiselle...
-Oui! C'est ça. Je devrai donc payer plus? C'est plus coûteux développer des films Polaroïds...
La fille était vraiment tarte cette journée là! Le monsieur ne prend même plus la peine de lui répondre et se contente de la regarder comme si elle était un Alien. Après quelques secondes d'hésitations, elle fini par comprendre enfin: C'EST UN POLAROÏD! LE FILM SE DÉVELOPPE DANS L'APPAREIL DE FAÇON AUTOMATIQUE!!! La grosse nouvelle, c'est que la fille en question, c'est MOI!!!! Cette histoire est véridique et j'ai décidé de la partager avec vous pour que vous me preniez en pitié et que vous me donniez de l'argent pour me réconforter! En passant, j'ai été embauchée à l'urgence de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont comme commis intermédiaire. Avez-vous peur?? Des plans pour que je demande aux patients qui vont se présenter devant moi au triage, s'ils sont morts ou vivants!

Les joies de l'adolescence!

Petit texte tout joyeux qui s'est échappé de mon cerveau quand j'étais adolescente. Je crois que je désespérait de ne jamais connaître l'amour et j'étais fondamentalement convaincue que personne, nul part, ne tomberait amoureux d'un laideron comme moi! Bien évidemment, cette époque est révolue, mais ça fesse de voir à quel point l'adolescence peut être une sacré période. Mes parents devaient vraiment capoter de me voir toujours tripper comme ça pour la mort.
Dans la déchéance d'une nuit profonde, tel un nomade troublé à la recherche d'aventures introuvables, je m'arrache le coeur de la poitrine pour en tâter la douleur et je l'exhibe en guise de trophée devant tous ceux qui n'ont pas su en voir la vraie valeur, non pas qu'il vaille de l'or, mais au moins un peu d'amour. Il s'assèche entre mes mains craquelées de n'avoir jamais su toucher. Je cour, je m'enfuie, l'organe pendu autour du coup et je cris. Personne ne tend ni l'oreille, ni la main. Le néant de la paix s'approche et je sens déjà la brûlure du souffle glacé de son passage. Où êtes-vous, vous tous qui décidez pour moi? Le côté perdu de mon âme, celui qui se meurt, celui qui se lasse d'espérances vaines, celui que je m'acharnais à ignorer jusqu'à aujourd'hui, ce côté-là me fait mal. Depuis des lunes, que dis-je, depuis des siècles qui me semblent aussi longs qu'une vie sans rêve, j'erre à la recherche de moi-même. Quelques fois, je le sens qui approche mais il prend aussitôt la fuite en m'apercevant les bras tendus. Pourquoi me craindre autant? Je ne suis que lui, que moi. Les yeux de la solitude, si apaisants par moments, me fixent aujourd'hui. En leurs centres, des lames effilées laissent couler de leurs corps brillants des larmes de sang. Elles tombent sur mon crâne incessamment, toujours au même endroit. Le trou s'agrandit à leur contact. Bientôt je ne serai plus qu'un immense précipice et pour me retenir de ne pas sombrer, la ficelle qui retient l'écume qu'est devenu mon coeur saura peut-être me retenir. En attendant, je tâcherai de ne pas m'étrangler avec.

lundi 10 septembre 2007

Histoires de vie

Ce matin, la fille était vraiment motivée... J'ai pris mon courage à deux mains et je suis sortie du lit avant midi. En soit, c'est déjà un exploit. Ensuite, telle une gazelle, je me suis précipité à la station service les yeux encore croûtés et les dents pas brossées pour acheter le journal. Le commis était trop réveillé pour moi et il m'a tapé sur les nerfs parce qu'il me parlait sans arrêt de choses dont je ne me rappelle plus. S'en est suivi une longue marche de 10 minutes pour aller déjeuner dans le resto le plus près qui offre des déjeuners qui ont de l'allure. Arrivée sur place, un doux café au goût de chiotte m'a aidé à me réveiller. J'ai lu le journal en mangeant. Un article à attiré mon attention parmi ceux concernant les morts et blessés à travers le monde. Un gars du nom de Perez Hilton tient un blogue sur les vedettes et un de ses textes à suscité un vive intérêt parmi les lecteurs. Le texte concernait Hilary Duff qui, suite à son concert au Centre Bell, est allée faire la fête dans une boîte de nuit à la m'as-tu-vu dans le vieux Montréal. Le pauvre Perez, en écrivant, s'est trompé de ville en affirmant que la demoiselle était à Toronto! Malheur!!! La guerre entre Toronto et Montréal est ouverte!! Les commentaires laissés sur son blogue semblaient assez intéressant pour qu'il y ait un article sur le sujet dans le journal. Il n'en fallait pas plus pour que ma curiosité soit piquée à vif et je me suis précipitée à la maison pour voir de quoi il en retournait. Êtes-vous déjà allé perdre votre temps et votre argent au BINGO? Moi, j'y suis déjà allée et sincèrement, les commentaires laissés sur le blogue de Perez Hilton m'ont rappelés ces discussions entre vieilles bonnes femmes frustrées qu'on retrouve justement dans les salles de BINGO. Si vous n'avez rien à faire, allez jeter un coup d'oeil.
J'ai pris un taxi hier soir parce que j'avais pas envie de prendre le métro (ça doit être mon côté snob) et le chauffeur d'origine Haïtienne installé à Montréal depuis plusieurs années était plutôt sympathique. Voici une histoire qu'il m'a raconté.
L'autre jour, je voulais reculer dans la station de taxi mais il y avait une dame derrière moi qui ne voulait pas me laisser passer. J'ai reculé quand même parce que j'avais la priorité et que je suis un chauffeur de taxi qui voulait rentrer dans la station de taxi. La dame s'est fâchée pis elle est sortie de son char en gueulant. En premier, elle s'est approchée de la fenêtre du côté passager et s'est mise à cogner dedans en criant. Moi, je l'ignorais. Après, elle s'est approché de ma fenêtre, toujours en criant. Elle m'a dit: "Maudit cave! Où est-ce que t'as eu ton permis??". J'ai descendu la fenêtre, juste assez pour qu'elle entende ce que je voulais lui dire et je lui ai répondu: "Dans ton cul!". (Sur ce, il se met à rire comme un déchaîné pendant environ une minute en me regardant moi au lieu de la route...). Pis après, je lui dis: "Tu croyais être tombé sur un Haïtien hein?! Moi, je suis Québécois sale plote!" pis j'ai refermé la fenêtre. La madame était vraiment fâchée...
Belle Histoire vous ne trouvez pas? Pour votre information, le monsieur travaille pour la compagnie de taxi co-op et je l'ai chopé au coin de Chambord et Beaubien. Je vous souhaite sincèrement de monter un jour dans son taxi... C'est toute une expérience. Puisque je suis dans les histoires, je vais vous en raconter une autre qui s'est passé celle-là, au resto où je bosse. Une cliente très régulière qui tape sur le système de tous les employés parce qu'elle n'arrive jamais à s'exprimer comme du monde, ni à faire des phrases complètes est venue déjeuner comme à chaque samedi. Quand est venu le moment de régler la note elle me dit:
Moé, mon mari, l'aut your, y s'é faite pété sa grand vite de chaow en avant par un bat de bisebâl!
Je lui dit:
Vous voulez dire qu'il s'est fait casser son pare-brise par quelqu'un avec un bâton de baseball!
elle me répond:
Ouain, çâ que j'dis! Sa grand vite en avant là, avec un bat de bisebâl!
Il y a aussi cette femme qui ressemble à s'y méprendre à Linda dans Elvis Graton (le premier film) et qui vient aussi de façon quotidienne avec son mari qui, atteint d'un cancer, n'en a plus pour très longtemps. À chaque fois qu'elle vient, elle me pousse dans un coin, en cachette de son mari évidemment, pour me dire, et je cite:
Moé, moi mari, y va mourir. Y va mourir mon mari. Pis y'a un gars au Jean Coutu qui me cruise pis y veut coucher avec moé. Est-ce que je devrais y faire confiance? Y parraît qu'y couche avec tout l'monde lui. C'est ma voisine Italienne qui me l'a dit. Mon mari, moé, y va mourir. J'devrais-tu attendre qu'y meurt avant de coucher avec l'autre? Pis si mon mari y vient à savoir que j'ai couché avec lui, y va me mette dehors. C'est mon mari qui paye toute. Moé, y m'achette juste des bijoux. J'ai rien pour vive moé. Si y m'met dehors, chu dans rue, moé! Mon mari y va mourir pis moé, j'fais du suc. J'peux pas manger de sucrrrage. Si chu dans rue comment j'va faire? Pis mon mari y va mourir, pis l'autre y veut coucher avec moé. J'devrais faire quoi? Ma voisine Italienne, a m'a dit que c'est pas correct si je couche avec le gars du Jean Coutu avant que mon mari meurt. A m'a dit que ça se fait pas. Hey, es-tu méchante pas rien qu'un peu?! Moé j'y parle pu à elle...
Et cet autre monsieur que l'on nomme tous affectueusement, Le monsieur à la tuque. Pourquoi? Parce que été comme hiver, le monsieur en question porte une tuque rose avec un gros X au crayon feutre noir tracé derrière. Ça, c'est sans parler de son t-shirt gris (toujours le même) et de son pantalon de jogging (toujours le même aussi...). La première fois que je l'ai servi, mon collègue m'a dit de ne lui poser aucune question. J'ai pas trop saisi le pourquoi du comment mais j'ai tôt fait de le savoir... Au menu, nous offrons une pizza bambino. Cette pizza vient avec une soupe, un café et un dessert. Le monsieur à la tuque s'assied et je lui apporte une verre d'eau:
J'en veut pas d'eau sti, j'ai pas demandé de verre d'eau!
Évidemment, il gueule et tout le resto l'entend. J'enlève le verre d'eau et lui demande ce qu'il veut manger:
J'va prendre une pizza bambino all dressed, pas de piments verts.
Je lui dis:
Prendrez-vous la soupe qui vient avec l'assiette?
Il me répond, toujours en gueulant:
Tu connais rien toé tabarnak! Une pizza, ça se mange pas avec une soupe câlis! j'en veux pas de soupe. T'é ben ignorante sti!
Ne lui poser aucune question surtout! Je m'en suis rappelé...

vendredi 7 septembre 2007

Qu'est-ce qui cloche?

Voiçi un petit aperçu des derniers jours. À vous de trouver ce qui cloche...
  • Le 1er septembre: Je retourne au travail et je n'en ai aucune envie.
  • Le 2 septembre: je pète une coche monumentale au fils du patron après 11h de travail consécutives, pendant lesquelles je n'ai pu me poser que 20 minutes et même pas d'un coup en plus.
  • Le 4 septembre, je donne ma démission, sans même avoir un autre emplois assuré.
  • Le 6 septembre, je vais porter mon c.v à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont dans l'espoir de travailler comme commis.
  • Aujourd'hui, l'hôpital me rappelle pour une entrevue le 12 pour le poste de commis à l'urgence. On me dit que je devrai passer un test de connaissances médicales du genre: "Est-ce que la rétine est dans la cheville ou dans l'oeil?" et un test de dactylographie où je devrai démontrer que je peux taper 20 mots à la minute!
Je ne sais pas pour vous, mais moi je ne vois absolument rien qui cloche! Bonne journée!

mercredi 5 septembre 2007

Passez Go et réclamez 200$.

Hier, mon patron est venu me parler. C'est un grec sympathique qui ne parle pas un mot de français et qui emploie l'anglais comme une poule édentée. J'aime bien mon patron; il ne passe pas par quatre chemins et comprend facilement les crises existentielles des autres. Il est donc venu me parler et m'a dit pour la centième fois depuis les sept derniers mois, qu'il likes my very much! Ensuite il m'a demandé de lui dire la vérité et m'a posé LA question: Do you want to work with us again? Question à laquelle j'ai répondu aussi sec: NO! J'ai une tendinite de l'enfer et des varices depuis les chevilles jusqu'aux fesses et ça fait mal. Cette douleur, en travaillant, ne fait que s'accentuer et je me fatigue vite tout en devenant un peu agressive. Je ne veux pas être une de ces serveuses à l'air bête. Je ne veux pas être une bonne femme frustrée. Voilà ce que je lui ai dit. Et vous savez quoi? Il a comprit, ne m'a pas engueulé ou dit que c'était rien, que tout le monde a mal quelque part et est fatigué... Il a juste compris que mon corps n'était pas fait pour ce métier et que continuer ne serait qu'un long chemin vers le burn-out. Je suis en congé aujourd'hui et il y a probablement une affiche dans la vitrine du resto qui dit: Serveuse demandée à temps plein. Je suis contente et soulagée... Je vais porter mon c.v. à l'hôpital demain où je l'espère, un emplois de commis m'attend. Un emplois assis!! Vive l'acceptation de l'échec. Parce que s'en est un. Ce n'est pas pour autant négatif. En plus, mon homme, ce plus meilleur du monde, à obtenu son emploi à temps plein chez Global. Bravo à mon amoureux!